Louise Desrenards on Tue, 2 May 2006 01:09:22 +0200 (CEST) |
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[nettime-fr] Hommage à Bobby Sands/ 2 Mai/ Radio France Culture |
Mardi 2 Mai, France Culture 15:00 heure locale LE VIF DU SUJET Hommage à Bobby Sands et à ses compagnons résistants irlandais morts en détention en 1981 Écouter en ligne, cliquer : "écouter le direct" : http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/sommaire/ Abstract et écouter en différé (RealAudio) http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/emissions/vifdusujet/ Producteur-coordonnateur : Alexandre Héraud, La mort de Bobby Sands Production générale de l'émission : Rinaldo Depagne De 15h00 à 16h00 : un documentaire de Rinado Depagne et Simon Guibert, réalisé par Jean-Philippe Navarre Le 5 mai 1981 à la prison de Long Kesh en Irlande du Nord, Bobby Sands mourait après 66 jours de grèves de la faim. Cet homme de 27 ans devint l'un des symboles du combat des Républicains irlandais. Pendant toute la durée de son agonie, la photo de Sands est omniprésente dans les quartiers catholiques de Belfast. Son visage est peint sur les murs, pendus au dessus des cheminées, piquées au revers des vestons, brodée sur des drapeaux, accrochée dans les pubs et les magasins. Cette photo en noir et blanc est l'une des seules images publiques existantes de Bobby Sands. Elle a été prise en 1976 au tout début de cette histoire tragique. Bobby Sands est déjà prisonnier. Il purge une peine de quatorze années de prison pour port d'arme. La guerre déchire l'Irlande du nord. Trente mille soldats britanniques y sont cantonnés. Sands est un prisonnier politique. Mais Le 1er mars 1976 tout change. Le statut de prisonnier politique est aboli par le gouvernement travailliste de Harold Wilson. Commence alors " la grève des couvertures ". Sands et ses compagnons refusent de porter le costume carcéral des droits communs. Ils vivent nus dans leur cellule recouverts de leur seule couverture de lit. Douche et tinettes leur sont interdites. Ils sont lavés au jet et font leur besoin sur le sol. En mars 1981, après cinq mois de ce traitement dégradant, Sands et neuf autres détenus entrent en grève de la faim. Ils demandent le rétablissement du statut de prisonnier politique et de meilleures conditions de détention. Margaret Thatcher au pouvoir depuis 1979 ne cède pas. Bobby est le premier à mourir. Les neufs autres grévistes de la faim décèdent les uns après les autres. Avec : Une visite sonore de la prison de Long Kesh, des interviews de : Sorj Chalandon, journaliste qui a couvert pour Libération la grève de la faim de Sands ; Garret Fitzgerald, ancien premier ministre de la République d'Irlande (entretien en français) ; Gerry Adams, responsable du Sinn Fein qui a connu Sands en prison ; Jo Hostin, ancien militant de l'IRA, chargé d'annoncer le décès des grévistes de la faim à leurs familles. David Irvine, Protestant modéré qui anime actuellement un groupe de réflexion sur la transformation de Long Kesh en musée. Et des extraits de documentaires de la BBC et des archives INA (France Inter et Radio France Internationale). - De 16h00 à 16h30 : Entretien (sous réserve) : Alain Frilet, ancien journaliste à Libération ou Roger Faligot, auteur de " La résistance irlandaise 1916-2000. Réalisation : Jean-Yves Navarre ////////////////////////// Citation intégrale du texte publié par http://wwww.larevuedesressources.org Surterre, L¹autre après l¹un conte politique / non politique Le lundi 1er mai 2006 Exergue LE VEAU D¹OR C¹est ce qui m¹amène, à la fin de la leçon d¹aujourd¹hui, à introduire ceci, qui paraîtra peut-être paradoxal, que la métonymie est à proprement parler le lieu où nous devons situer la dimension, primordiale et essentielle dans le langage humain, qui est à l¹opposé de la dimension du sens - à savoir la dimension de la valeur. La dimension de la valeur s¹impose en contraste avec la dimension du sens. Elle est un autre versant, un autre registre. Elle se rapporte à la diversité des objets déjà constitués par le langage, où s¹introduit le champ magnétique du besoin de chacun avec ses contradictions. Certains d¹entre vous sont assez familiers, je crois, avec Das Kapital. Je ne parle pas de l¹ouvrage tout entier - qui a lu Le Capital ! - mais du premier livre, que tout le monde en général a lu. Prodigieux premier livre, surabondant, qui montre, chose rare, quelqu¹un qui tient un discours philosophique articulé. Je vous prie de vous reporter à la page où Marx, au niveau de la formulation de ladite théorie de la forme particulière de la valeur de la marchandise, se révèle dans une note être un précurseur du stade du miroir. Dans cette page, Marx fait cette proposition, que rien ne peut s¹instaurer des rapports quantitatifs de la valeur sans l¹institution préalable d¹une équivalence générale. Il ne s¹agit pas simplement d¹une égalité entre tant d¹aunes de toiles, c¹est l¹équivalence toile-vêtement qui doit se structurer, à savoir que des vêtements peuvent représenter la valeur de la toile. Il ne s¹agit donc plus du vêtement que vous pouvez porter, mais du fait que le vêtement peut devenir le signifiant de la valeur de la toile. En d¹autres termes, l¹équivalence nécessaire au départ même de l¹analyse, et sur quoi repose ce qui s¹appelle la valeur, suppose de la part des deux termes enjeu, l¹abandon d¹une partie très importante de leur sens. C¹est dans cette dimension que se situe l¹effet de sens de la ligne métonymique. Nous verrons dans la suite à quoi sert la mise enjeu de l¹effet de sens dans les deux registres de la métaphore et de la métonymie. Tous deux se rapportent à une dimension essentielle qui nous permet de rejoindre le plan de l¹inconscient - la dimension de l¹Autre, à quoi il est nécessaire que nous fassions appel en tant que l¹Autre est le lieu, le récepteur, le point-pivot du trait d¹esprit. C¹est ce que nous ferons la prochaine fois. 27 novembre 1957 Jacques Lacan, Le séminaire V ; IV, Le veau d¹or, p.81 ; extrait ; Paris, éd. Du Seuil, 1998. Tombeau de la république révolutionnaire La singularité républicaine n¹est pas dans le dispositif parlementaire, qui l¹a anticipée, mais dans la capacité d¹autodétermination individuelle de s¹insoumettre, et cette éducation, considérées comme choses publiques utiles à gouverner en politique, par les pouvoirs légitimes même autoritaires qu¹elle a instaurés. En France, la république, dans tous ses aspects institutionnels est une stratégie autocritique, instruite à la source de la fondation révolutionnaire par le renversement du pouvoir de droit divin (la monarchie), et par celui des dictatures modernes, après la Terreur. La république a lieu une fois pour toutes, rien ne peut la remplacer ; de sorte qu¹en disparaissant, elle ne cesse d¹exister. Au long de son histoire, depuis les Lumières, son développement et sa postérité accumulent une forme atypique du pacte civique, lié au suffrage universel, dans un effet au-delà de lui-même, rétro utopique, qui n¹a jamais donné lieu de projet social ni même écrit, sinon dans les consciences insurrectionnelles fondatrices. Ce second pacte républicain est imaginaire, en ellipse, celui d¹une revanche perpétuelle du fédéralisme des minorités régionales (les girondins), floué par le centralisme de la majorité ³montagnard² constituée en parti uni, qui a emporté le principe perpétuel de la majorité au pouvoir légitime. Ici, le règne de la majorité représentative prend place sous l¹autorisation discriminante des minorités perdantes, constituées en majorité silencieuse par le suffrage universel, qui leur attribue un potentiel d¹unification sans doute aléatoire, néanmoins missionné le renversement. Ainsi naît le pouvoir politique ordinaire de l¹opposition. Sous cette forme symbolique, c¹est le premier régime de la dialectique dans la politique moderne, dynamique par constitution. Pour plus d¹énigme, c¹est encore l¹installation du droit de réserve loin de la désaffection du pouvoir, une façon de le tenir en respect. Dans la meilleure présentation du suffrage universel, le vote blanc admis comme un suffrage exprimé, le paradoxe de l¹abstention est d¹autant plus critique qu¹elle notifie son retrait sans recours au vote blanc ; ce qui manifeste une contestation radicale du partage électoral par une partie de la société civile, pour mémoire des révolutions insatisfaites et à titre d¹avertissement. Dans le détail, le pouvoir républicain ³en lui-même² et ³par ailleurs². ³Le pouvoir par ailleurs² : son sens n¹appartient pas à sa représentation propre ni à sa majorité notoire, il lui est signifié par l¹autre divers, c¹est-à-dire la majorité silencieuse du suffrage direct, celle hypothétique qui ne peut s¹annoncer unie, qui apparaît plutôt désunie, qui ne peut réaliser son événement ensemble que dans une disposition statistique improbable, pourtant théoriquement éligible à son tour ; ou encore diverse, celle qui ayant perdu le pouvoir devient minorité ; ou encore la minorité réduite à l¹unique, quand celui-ci refuse à la fois d¹attribuer la majorité ou la minorité... Où l¹on découvre le rôle majeur de ne pas détenir le pouvoir représentatif en république, acteur du pouvoir par absence sans laquelle il n¹y aurait de république que simulée ou dévoyée. Les majorités silencieuses comme les abstentionnistes ne sont pas agissants, mais hasardeux, en quoi ils tiennent leur importance déterminante. ³Le pouvoir en lui-même² : cela tient à la structure du pouvoir autocritique dans la forme des trois pouvoirs séparés (judiciaire, législatif, exécutif), respectivement garants de l¹indivisibilité des trois principes de liberté, d¹égalité, de fraternité ; la contradiction entre l¹indivisibilité des principes et la séparation des pouvoirs est une garantie républicaine contre l¹abus de pouvoir de l¹un d¹entre eux ; suit la garantie ultime, infaillible, du recours à la grâce sous l¹autorité de l¹exécutif suprême ; le jeu du miroir critique rebondit avec le devoir d¹insoumission ³devant l¹infamie², qui est aussi un simple droit inscrit à la déclaration universelle des droits de l¹homme, en 1793. Contrepartie individuelle du pouvoir de la grâce, cette exception qui confirme la règle peut être exercée sans délai dans les cas limites, directement par le citoyen ou tout missionnaire de l¹État, y compris de fait solidaire. Par conséquent, le délit de non assistance à personne en danger connote le devoir de solidarité par celui de s¹insoumettre aux situations, comme au pouvoir. En république on ne se résigne pas, on ne capitule pas : chacun et tous sont fondés à l¹héroïsme par la révolte primitive, qu¹à tout instant ils sont autorisés à répéter. La république est un système des responsabilités autonomes, non hiérarchisées, dialectiques de celles du pouvoir hiérarchique, et lui-même pourvu de l¹autodétermination de sa responsabilité à travers celle de chacun de ses représentants, en tant que citoyens. Car tout républicain du haut en bas de la hiérarchie politique ou sociale est d¹abord un citoyen. Comme elle admet son pourcentage d¹erreur, la république inaugure l¹amnistie politique. Si l¹insoumission collective est réprimée, l¹exécutif peut instruire l¹amnistie qui installe la paix civile, comme la grâce répare l¹erreur judiciaire préjudiciable à la vie individuelle ; non la force du pouvoir, mais la tolérance réciproque sous l¹autorité de l¹État, après ses propres erreurs ou après les conflits civils entre citoyens, ou même après les guerres. L¹amnistie n¹est ni la permission ni l¹amnésie. Exemplaire de l¹esprit des Lumières qui met en place la séparation des savoirs, la république met en place la séparation des pouvoirs où le peuple représenté comme le citoyen connaissent chacun le leur. La chose publique, software et hardware, ce sont les lois, le patrimoine, l¹éducation, la santé, la défense, la redevance, les services, dont la propriété en commun est attribuée non à l¹État mais au peuple. Elle distingue les univers privés en se tenant à l¹extérieur de leur intimité respective. La république ne donne la laïcité comme un dogme, c¹est le cadeau de la neutralité commune pour les différentes communautés qui composent la société républicaine (séparation des églises et de l¹État), afin d¹assurer l¹égalité du partage de la chose publique. La république n¹est pas économique, mais délibérément coûteuse et dépensière. Ce ne sont ni la règle ni le nombre relevable des suffrages exprimés, ni la fusion des minorités dans la majorité silencieuse, ni même la loi dans les cas extrêmes, mais une réserve de la conscience qui anime le modèle de la république dans chacun de ses traits. Ce système qui conçoit la minorité d¹opposition radicale résumée par l¹acte d¹un seul, en dehors des urnes, entrevoit l¹exception légitime d¹un hors-la-loi qui ouvre la porte à l¹altérité, au lieu de prétendre l¹intégrer. C¹est le régime du risque ³1² à chaque niveau d¹intervention de la loi, et de la réponse qui peut lui être apportée, inclus le corps matériel du citoyen. Qu¹il s¹agisse du citoyen ou de ses représentants politiques élus, le modèle républicain moderne admet les convenances individuelles plutôt que l¹organisation intégrée des communautés démonstratives, qu¹il voue à la discrétion du privé, mais il se réserve de juger des ingérences du privé dans la chose publique. Il prédit sa part inappréciable de besoins qualitatifs singuliers, autant que la responsabilité politique engagée des pouvoirs devant leurs électeurs, fondée par l¹exécution capitale du roi Louis XVI (non le régicide mais la justice proclamée). Personne ne doit faire confiance à la république, c¹est un dispositif de vigilance qui appelle la vigilance pour mémoire de ses excès, sans paranoïa ni menace. En toute insouciance, la conscience sans exclusion de l¹inconscience. Ces choses étant dites n¹en vont pas toujours de façon idéale. Mais ce n¹est pas la raison pour laquelle, avant de disparaître tout à fait, la république française reste peu imitée ; quoique elle inspire beaucoup, comme elle demeure d¹autant plus exemplaire que cherchant toujours à être perfectible elle n¹a jamais existé dans la perfection de son modèle posthume après la Grèce ancienne. D¹ailleurs la république ne contient pas la totalité, c¹est à la fois son inconvénient et son subtil avantage. S¹il est notoire que le régime majoritaire soit l¹entropie de la démocratie dans la république, il reste qu¹à l¹horizon post démocratique de la performance du marché, la république disparaisse de toutes façons. Alors, comme l¹avenir du ballon dirigeable au moment où l¹aviation civile lui succède, en réalité plus performante pour la guerre, la république fonde sa culture mémorable. Comme le ballon dirigeable, la république brûle mais demeure, après la fin des démocraties en même temps que la sienne, l¹imaginaire incontournable, le symbolique populaire de référence, d¹une jouissance ultime de la liberté dans la forme réglée, cultivée, de l¹insoumission ; l¹ancêtre défunt qui veille. Tel est le tombeau radioactif de la république. L¹abolition des droits de l¹homme Sous le règne d¹Henri VIII au pays de la Magna Carta, le Grand Échiquier et ami d¹Érasme, Thomas More, dans un ouvrage à la fois matérialiste et transcendantal intitulé en latin Utopia : « L¹utopie, ou Le Traité de la meilleure forme de gouvernement » (1516) invente la démocratie et le communisme notamment à propos de l¹enclosure, mouvement de délimitation des propriétés pour l¹exploitation des moutons, qui exproprie les paysans de leur droit d¹usage. En miroir de la critique des gouvernements de son temps, l¹auteur décrit une île idéale inspirée à la fois par La république de Platon et par La cité de Dieu de Saint Augustin (la vie sur terre avant le péché originel à l¹image du paradis). Puis il est décapité, non pour ses idées politiques avancées mais pour sa loyauté catholique envers le pape de Rome, contradictoirement de l¹indépendance de son Prince. L¹inspiration utopiste forme la pensée libérale en même temps que la pensée révolutionnaire dans l¹événement des Lumières, particulièrement la pensée libérale du fait de juristes, d¹administrateurs, de comptables honorables étant aussi des philosophes - autre singularité de l¹Angleterre - vers la quête d¹autonomie et le juste progrès, utiles au développement du rayaume par le droit commun. Manifestement, la quantité et le dénombrement sont significatifs des origines du commerce et de la forme de gouvernement électif du libéralisme, la démocratie, rendue exemplaire par sa fondation américaine avant la Révolution française ; pas seulement l¹abondance des biens annoncée par l¹industrie naissante, mais d¹emblée la représentation de la majorité incontestée, par là qui légitime son pouvoir sur les autres sans contrepartie et, sous son autorité, l¹équitable, quoique inégale, attribution et la distribution des ressources pour tout le monde. Moindre abus qu¹un seul être ou outil édictant en place de majorité pour celle-ci. Pour compte des qualités, les minorités sont attribuées sans préjudice aux hiérarchies, avec un moindre préjudice aux communautés, et le reste est sans qualité, parmi lequel les pauvres incapables de subvenir à leurs besoins sont voués au panoptique, ce qui leur confère le privilège du panoptique : dispositif d¹auto organisation des ressources par le travail sous surveillance, pour les pauvres incapables d¹autonomie, le panoptique, inventé par Jeremy Bentham, encourt le risque d¹être envié par les paresseux d¹entreprendre par eux-mêmes, aussi doit-il rester caché. En somme, le marginal est pire que le pauvre dans cette société mais qui ne peut en contenir, puisqu¹elle s¹attribue la règle exhaustive qui présuppose la totalité. Ce monde d¹innovation associé à l¹esprit de réforme solidaire ignorant l¹autre, non de révolution fraternelle, ressort de l¹économie de la juste société qui instaure la légalité de l¹autonomie réglée, plutôt que l¹autonomie critique du pouvoir aux fondements des républiques révolutionnaires, dans une semblable stratégie individuelle et collective de la propriété. Avec la nouvelle accession propriétaire qui accompagne la montée de l¹industrie (ses moyens de production, sa régie commerciale et la société qui lui correspond pour réaliser les profits escomptés), le système social du marché et des banques s¹installe, au XVIIIe siècle. John Locke a une conception de l¹homme prédateur, qui le fonde en défenseur du concept de liberté sous le contrôle de la loi. Puis Adam Smith attribue l¹utopie libérale d¹une vertu solidaire naturelle, dans une disposition particulière de l¹alliance du marché et de la morale sociale, le marché vu comme transcendance des contradictions sous le règne du concept supra social de « la main invisible » (intégration du dispositif aléatoire providentiel et intuition du cognitivisme). Les innovations de l¹économie politique sont en tout communes d¹une représentation de la dialectique première entre Dieu et les hommes abandonnés à leur destin sur terre (ou bien entre la stratégie aléatoire des événements et les hommes) ; où le travail du peuple utile pour environner de richesses est d¹abord nécessaire pour qu¹il se nourrisse, et de plus rédempteur. Rappeler que les peuples éduqués sous le jour de l¹autonomie par le travail se trouvent désemparés ou captifs quand le dispositif économique ne leur en procure pas, et intimement humiliés de devoir être aidés, c¹est dire le facteur d¹insurrection et de révolution qui accompagne la difficulté de subsister contre laquelle les citoyens humanistes s¹insoumettent toujours, visant à créer les conditions propres de leurs ressources et de l¹organisation sociale pour y parvenir, ou réclamant au pouvoir qui les représente des réformes pour le partage équitable des biens. Par l¹effet d¹une conception rousseauiste de l¹homme opposée à celle de Locke, le français Alexis de Tocqueville, dans ses réflexions sur la démocratie américaine à propos de l¹autonomie citoyenne et de la démocratie idéale, imagine la nécessité pour l¹État de disparaître sinon comme gouvernement du moins comme pouvoir. Ce qui prédit non comme une défaillance, mais comme un projet, la disparition des responsabilités politiques dans les post-démocraties néo-libérales, telles que nous les éprouvons aujourd¹hui. Le statut de la connaissance lié au développement de la technique pour le progrès social vers la libération des individus et des peuples par le travail, producteur de richesses, qu¹il s¹agisse de la chose privée ou de la chose publique et du travail propriétaire contractuellement soumis ou coopératif, ou libre de se vendre (ce qui est considéré depuis le Moyen Âge comme une avancée sociale) ou de s¹attribuer, caractérise jusqu¹au XXe siècle la modernité et la post-modernité éclairées contre l¹esclavage, y compris chez les abolitionnistes marxistes de la propriété privée. L¹éducation non seulement est celle utile au respect du droit commun, mais encore celle des savoirs requis par les travailleurs potentiels adaptables à chaque stade du développement de la production. [parmi les abolitionnistes de la propriété privée seuls les anarchistes ne placent pas le travail au centre des moyens de réaliser le projet social, mais la connaissance, qui préside au changement perpétuel des sociétés, pour le progrès de l¹autonomie intelligente et solidaire des hommes - Pierre Joseph Proudhon, Paul Lafargue, Michel Bakounine] Ainsi montent les nations, citoyens sous plusieurs particularités communes liées au territoire, qui donnent lieu au peuple (parfois en conflit interne du système), les peuples ayant droit de disposer d¹eux-mêmes, comme l¹individu. L¹internationalisme de la critique de l¹économie politique et sa dialectique des forces dans le mode de production capitaliste, ou en voie de résolution sous l¹autorité socialiste du mode de production par le peuple (le peuple se donnant la structure collective de se produire comme pouvoir aux fins de produire pour lui-même), accomplit une même vision du progrès organisé, lorsque le manifeste du parti communiste donne lieu à la révolution russe. Tel Lénine allant à la révolution d¹octobre, opportunément avec les anarchistes qui fondent les premiers soviets républicains pour l¹autonomie, puis avec Trotski les réduisant pour installer la dictature bolchevique de l¹Union, exécution radicale du centralisme de la production et du mode de répartition des biens ; il proclame la majorité du parti unique par la guerre contre sa propre alliance, dans un même mouvement de l¹armée bolchevique, instruite par la théorie de Clausewitz, pour lutter contre l¹armée des blancs (soutenue par l¹étranger). Cela, moins d¹un siècle après la Révolution française, les soldats de l¹an II au chant de La Marseillaise marchant contre les Prussiens, quand elle installe la guerre civile au nom de vaincre les pressions contre-révolutionnaires à l¹intérieur comme à l¹extérieur, forcément alliées, en proclamant la dictature de la Terreur par l¹échafaud ; ce qui lui permet de promulguer « la loi du maximum général » contre la misère (limitation des prix et des salaires), considérée comme une avancée révolutionnaire de la fraternité et de l¹égalité (à défaut de liberté), sous le régime de la propriété. C¹est toujours le même progrès des sociétés des grandes nations qui justifie le colonialisme, ou encore dans son versant dialectique de l¹autonomie qui justifie les luttes anti-colonialistes et les guerres populaires des peuples qui se libèrent, toujours formant nation y compris de l¹internationale anti-impérialiste. C¹est toujours le même élan dans la société de consommation, quand les prolétaires syndiqués la renforcent par la lutte des classes pour l¹élévation de leur niveau de vie, dans les républiques modernes qui n¹ont pas intégré l¹économie socialiste, après la seconde guerre mondiale. À la fin du second millénaire, le rapport de force de « la guerre froide » entre l¹URSS et les Etats-Unis cesse avec l¹effondrement soviétique du pacte de Varsovie ; c¹est encore l¹humanisme moderne et universaliste des Lumières qui commémore la phase ultime du libéralisme mondial dans le néo-libéralisme sans force d¹altérité ; toutes nations confondues se donnent alors l¹événement commun méta gouvernemental des organisations supra nationales, missionnées pour le gouvernement de l¹économie planétaire loin du suffrage universel. Ces organisations déjà en place sont annoncées comme un événement des populations de l¹ère nouvelle de la fraternité universelle, à l¹occasion des cérémonies du bicentenaire de la révolution française, en 1989, à Paris. Un signe concourant n¹attire pas la méfiance : le droit de désobéissance, inscrit aux droits de l¹homme en annexe de la constitution de la Ve république, est confisqué à la population française, pour l¹uniformisation des droits adoptés par l¹Europe. Les droits de la Charte des Nations Unies selon madame Roosevelt, adoptés en 1948, ne prévoient pas le droit de désobéissance, malgré l¹histoire récente de la Résistance contre l¹Allemagne nazi ; ce qui autorise la version suivante, la plus réactionnaire de toutes, adoptée à Rome par les pays européens, à l¹issue de leur collaboration avec les nazis, en 1955. Cette version ethno centrée, répressive et punitive, reprise par la Communauté européenne en 1989, est sans contradiction majeure avec le Patriot Act, sous l¹influence sécuritaire duquel les pays de la Communauté se trouvent conventionnés, aujourd¹hui. Le problème d¹Eleanor Roosevelt, grande démocrate devant l¹Éternel et apôtre des majorités déclarées, tient au défaut majeur qu¹elle ait ignoré, malgré la leçon de la répression ethnique puis politique de l¹histoire américaine qui la précède, que la démocratie puisse se tromper... parce que c¹est la démocratie elle-même qui l¹ignore depuis ses origines en Angleterre. L¹internationalisme désormais n¹est plus communiste mais néo-libéral, le pacte offensif en nom défensif de l¹armée de l¹alliance n¹est plus qu¹Atlantique. La marginalité n¹est pas reconnue dans le système totalitaire néo libéral plus qu¹elle ne l¹était dans le système tautologique libéral, elle ne peut donc être qu¹ignorée, ou combattue si elles manifeste l¹échec du système qui prétend les contenir, ou attribuée à la destruction nécessaire de l¹ennemi radical, si elle résiste même au titre de la différence symbolique. La loi monétaire de l¹équivalence générale de la valeur dégagée de l¹étalon or, et le marché qu¹elle gage désormais sans frontières, peuvent exercer radicalement leur abstraction financière pour la plus grande stratégie quantitative de la multiplication des profits, loin de la politique. À ceci près que les organisations mondiales, administrées par les grands commis du capital maître des flux financiers, doivent être séparées du pacte matériel avec les sociétés humanistes (redevables d¹une partie des bénéfices du capital). Le capital doit se débarrasser des rapports de production, en quoi consiste son contrat organique avec le monde moderne du régime propriétaire. L¹idée géniale est de remiser l¹humanisme avec son attirail de droits au grenier nommé Nations Unies (comme son nom l¹indique, cette organisation remonte au temps révolu de l¹autonomie des nations). L¹opération réalise la libéralisation absolue du capital pour le marché universel, ainsi délié du pacte symbolique du code de la production, qui constituait son pacte humaniste avec les sociétés modernes matérialistes de l¹ère industrielle, sa redevance, son contre don. Système sans gage symbolique avec le monde, comme ses parties liées, devenus soudain insensés au monde. Mais il y a une autre façon de le comprendre : le marché libre se réalise comme équivalent universel du code de la production, en place de celui-ci ; soit le remplacement du code de la production par le code universel du marché (qui réinstalle l¹économie de la production dans une autre façon, strictement comptable, à distance des nécessités humaines qualitatives). En réalité, l¹innovation tient au marché lui-même, qui se réalise en équivalence universelle de toute valeur, dans le dispositif de l¹équivalence générale de la valeur : le système de l¹équivalence universelle relègue l¹équivalence générale à la réciprocité de la double équivalence. C¹est la métonymie qui opère le nouveau sens du monde, dans un cadre comptable d¹équilibre et de déséquilibre loin de la production de la valeur. Celle qui accomplit la puissance irrévocable du capital contre le pouvoir symbolique des sociétés modernes. Le règne de la double équivalence qui absorbe l¹auto organisation contradictoire, la règle organique post dialectique succédant à l¹ordre de la nature, suprématie magistrale du pouvoir abstrait sur le monde. Fin de l¹économie politique et du code social de la valeur dans les sociétés. Fin de la production sociale de la valeur. Les pouvoirs élus dans le vide raisonnable deviennent l¹objet raisonné, convoité, des experts et des lobbies de l¹intérêt mercantile universel (quand ils n¹en sont pas eux-mêmes) ; ils relaient la pression arbitraire du remboursement de la dette, inégalement exercée sur les pays (les Etats Unis ont la dette la plus élevée du monde sans nécessité de la rembourser et jouent sur des dévaluations du dollar pour l¹absorber aux dépens des pays créditeurs, ou pour affaiblir les pays émergents alter mondialistes) ; en fait, la pression du remboursement de la dette accélère la vente des ressources naturelles essentielles, de l¹énergie et du patrimoine et des services publics, sources de richesses considérables du grand marché qui appauvrit les populations en rendant sans alternative leurs vies dépendantes des appareils internationaux, ou des mouvements boursiers. C¹est partout la désinformation totale des réformes locales contre le partage humaniste et contre la vérité des mandats. Quant aux corps humain propre. Loin du projet humaniste original des démocraties et des républiques, les démocraties mondialisées post-humanistes ne se contentent pas de se débarrasser des biens publics pour leur faire rejoindre l¹horizon du marché, ni de priver les populations de produire de la plus value pour en jouir elles-mêmes ; la nouvelle organisation du monde consomme jusqu¹à leurs ultimes moyens d¹autonomie en leur interdisant de les reproduire, par exemple la santé et l¹éducation, qui dans leurs formes de marchandises et de services rejoignent les nouvelles sources du marché, tandis que les équipements se vident. Mieux les biens circulent plus les flux humains doivent être immobilisés pour réaliser les nouveaux modes de distribution, du nouveau mode comptable post-humaniste de la production. Assurer le service minimum et la raréfaction des services gratuits, selon un plan prédéfini des populations appelées à disparaître, en même temps que les territoires fonctionnels de la nouvelle répartition du monde se constituent, c¹est le danger de l¹humanité centraliste trans solidaire... Selon le niveau d¹intérêt financier des sociétés à protéger ou à laisser mourir d¹elles-mêmes, le marché se protège surtout des peuples désertés par la production mémorable de la valeur, particulièrement dans les anciens pays rayonnant des Lumières, en instituant non seulement des plafonds élevés, inaccessibles avec les ressources ordinaires, mais encore des interdictions et la répression des comportements civiques hérités. Ce qui instaure et communique une guérilla idéologique permanente de la désinformation de la culture et de la raréfaction matérielle du partage ; ce n¹est plus l?idéologie comme poursuite de la politique par d¹autres moyens, mais l¹apolitisme économique comme idéologie dont le dessein ne peut être énoncé. Tout mouvement se réduit à l¹émeute et la répression des exclus sera sauvage, parce qu¹il n¹est de révolte qu¹injuste contre la règle qui n¹a pas à se déclarer, sinon telle qu¹elle n¹est plus. Une fois encore,l¹exception confirme la règle : la post démocratie américaine résultant en super nation exclusive de toute autre État nation, après la prescription des nations. Où est l¹erreur ? Loin de chercher l¹explication enfouie sous la multiplicité des messages, on s¹en remet aux actes. Après le pacte de Varsovie, les nations sacrifiées au marché universel des États ne font pas en sorte de se mettre d¹accord pour clore le pacte Atlantique, gagé sur la force militaire post nationale la plus puissante du monde : la Défense des Etats-Unis. De sorte que le pouvoir de la plus grande post démocratie, comme toute autre déliée de son code symbolique, se retrouve garant sans conteste de la nouvelle loi d¹ingérence des anciennes Nations, au nom du pacte Atlantique devenu vassal (à peine les pays du pacte de Varsovie libérés de l¹autre vassalité), des États nations de l¹autonomie révolus : eux-mêmes soumis à la menace civile violente, sinon guerrière du moins séditieuse du réseau infiltré, en cas de séparation d¹intérêt ou de désobéissance aux ordres généraux. Ce n¹est plus l¹armée des conscrits pour défendre leur peuple et leur territoire, c¹est l¹armée professionnelle des engagés volontaires affamés par le chômage, recrutés selon des avantages salariaux qui ne se refusent pas, dans leur cas, pour rejoindre les mercenaires et les milices dans les autres territoires. Après les guerres impérialistes du statu quo politique de la guerre froide, l¹émergence monstrueuse du système post national n¹est pas vraiment accidentelle : la superpuissance militaire, totalitaire faute d¹opposition alter militaire, malgré la crise de la production, au moment du GATT, arrache les ouvertures de marché qui correspondent le mieux aux attentes de ses lobbies, parmi lesquels l¹agro alimentaire (dont les céréales et les protéines de substitution), les boissons dérivées (qui supposent des réserves d¹eaux), le pétrole (excepté le pétrole du Moyen Orient) etc. qu¹elle a décidé de réaliser totalement, à n¹importe quel coût humain de l¹extension de ses privilèges, avec les revendications d¹appropriations supplémentaires, forcément légitimes, contre les États concurrents du monde qui ne lui ressemble pas. Alors, dans sa tradition pionnière, elle perpétue sa raison dialectique et sa cause internationales disparues, en inventant le nouvel axe du mal, et elle planifie un programme guerrier impliquant l¹alliance (le pacte Atlantique mondial) en place des Nations Unies, à sa propre tribune. Peut-être qu¹il faut quelque chose, quelque chose de spectaculairement violent, contre le peuple des peuples humanistes aux yeux du monde, pour déshumaniser les Nations Unies définitivement, un événement pour communiquer l¹horreur de la perte sociale définitive du code de la valeur, dans une simulation ultime réalisant des sacrifices ultimes - en fait, le prix à l¹avance de ceux qui vont suivre - sur le sol même de la liberté incarnée. 11 septembre 2001. Judas commun aux trois monothéismes assiste à la Cène pour accomplir la prophétie : qui l¹ignore ? Quand des pouvoirs imitent Dieu en le mettant en scène, c¹est que Dieu n¹est plus au rendez-vous du pouvoir ni du dollar. Métaphore de la domination absolue par la guerre, colossale punition du monde par l¹homme contre l¹homme privé de la production de la valeur, après la société de production. La guerre dialectique substituée par la guerre de la terreur instruit les régimes terroristes qu¹elle exploite, n¹étant plus qu¹une forme de terrorisme majeur elle-même, d¹autant plus destructrice qu¹elle est au-delà de la politique comme valeur : ce n¹est plus la façon de poursuivre la politique par d¹autres moyens, c¹est la guerre performance de l¹éradication totale, à la place de la performance de la production totale, à la fois la guerre pour en finir avec les sociétés politiques, celle qui réalisant ses propres marchés les étend, celle qui dilapide corps et biens le produit guerrier en guise de chose publique, la guerre pour en finir avec le symbolique, comme moyen ordinaire de gouverner le monde. La guerre désinformée, totale et infinie, de l¹oubli de l¹histoire moderne. Il reste étrange d¹observer le peu de distance qui sépare la prédiction logique de la disparition du pouvoir dans le gouvernement des démocraties idéales chez Tocqueville, celle de la main invisible qui mène naturellement à la répartition universelle équitable chez Smith, et celle du dépérissement de l¹État qui rassure la dictature du prolétariat chez Marx, quand il prédit sa disparition d¹elle-même au terme du progrès vers l¹événement social du communisme (l¹utopie matérialiste du paradis sans Dieu, enfin réalisée par les hommes éduqués loin de la propriété privée sur terre). Non moins étrange est la tournure sociale et matérielle désastreuse de la fin de la surproduction de l¹Union soviétique, au lieu de la réalisation de l¹utopie annoncée, de même que la perte des responsabilités politiques assumée par les élus et les mandataires des anciennes représentations collectives de la liberté (les démocraties et les républiques électives), car loin de livrer les citoyens à la maturité de leur décision, comme Tocqueville l¹avait imaginé, ils passent la main au méta pouvoir délocalisé loin des confrontations populaires, ils attribuent ses organisations supérieures du pouvoir suprême d¹ordonner un monde inhumain, au lieu d¹appeler à inaugurer le non humain. Anthropophage des petites choses publiques du passé ainsi devenues infra minoritaires, la gestion technique et rentable du parc humain, administré par la loi unique supra nationale, tend à la généralisation rationnelle du modèle aux performances rendues notoire par Albert Speer, ancien ministre de l¹Équipement et du Plan de Hitler, dans son ouvrage écrit en captivité, Au coeur du 3e Reich. Où il annonce lui-même la prédiction de ses pages, sans délai après lui. Locke s¹est donc trompé, ce n¹est pas l¹homme qui est un loup mais la loi. La prédation du horla par la règle de l¹économie universelle humaniste est advenue jusqu¹au cannibalisme de son univers politique propre. Dans un pragmatisme de la paix par la loi de l¹équivalence générale sans prédiction de l¹autre par structure, la loi universelle de la gestion des hommes préside à l¹ouvrage de l¹inégalité, de l¹esclavage, de la division et de la barbarie, sans contestation possible ou l¹extermination de l¹autre (dans toute présentation de celui-ci). Marx ne s¹est pas trompé, le dépérissement de l¹État s¹est produit notamment en URSS au point que le régime soviétique ait du cesser. Ce qu¹il n¹a pas prévu à propos de la dictature du prolétariat, ni Lénine qui l¹a innovée, c¹est que la fin de la dictature soviétique, loin de réaliser le communisme, allait connaître un effondrement mafieux dans un environnement libéral unique ; et de plus, univers finissant par tendre globalement à la totalité de l¹injustice, et à la perte générale de l¹autonomie (aussi bien collective qu¹individuelle), sous la forme universelle du néo-libéralisme supra national, comme règle imposée aux minorités comme aux majorités, après l¹économie politique. Cependant, les marginaux imprévus de la règle primitive s¹accroissent, faméliques, dans les rues après la production et ils entendent l¹avertissement, de plus en plus proche, de l¹armée post dialectique de l¹humanité intégrale, éberluée, qui hacke à coups de boucher les cités sauvages de l¹île désenchantée. Autant de codes sources sur les pages que les fragments de chair qui s¹égrainent en charpie sanguinolente sans un cri, faces hilares visitant les débris avant d¹avoir la gorge tranchée dans les cristaux liquides, tandis que le corps de la résistance se met dans la bombe mystique pour exploser avec sa cible. Il n¹y plus d¹exil après le politique. Partout l¹homme est traqué, localement et planétairement observé. Sauf dans un endroit peut-être : nulle part. Ou dans les livres. Le règne absolu de l¹humanisme parvenu à son terme néo libéral dans le mode de la guerre totale et infinie contre la singularité de l¹existence propre, comme environnement propre, informe l¹obscénité de la mort pour preuve de l¹inutilité de la vie dans un monde sans partage. Ce n¹est rien d¹autre que le parcours régulier et exclusif des Lumières, quand elles achèvent leur cycle comptable du savoir et des hommes par le stock 0 cadenassé de la nature promise, dans la violence pornographique des armes létales / non létales et l¹appétit de leurs résultats. Ce n¹est pas tant qu¹on le dit le champ matériel du monde qui se réduit, mais le champ virtuel du partage abstrait de la monnaie qui réduit les nouvelles possibilités matérielles du monde. Tension des flux supra propriétaires des ressources de l¹humanité comme sanctuaires. Les polices en arme veillent sur l¹intolérance et le sectarisme phosphorescents. Les armées et les milices font exploser le droit suicidé par le sang, soustraient la chair par fusion, assassinent le trop plein d¹humanité sans effusion : bébé Coca-Cola addict, démission éducation, plat du jour aux dioxines, parfum de cheminée à la Benzédrine, enfant de muesli concentré de Ritaline et nique ta mer. Cette généralisation rétro révolutionnaire radicale du néolibéralisme comprend à terme l¹amnésie intermédiaire de toutes les autres formes historiques ou banales, générales ou particulières, d¹organisations humaines différentes : qu¹elles soient ou aient été moins performantes d¹elles-mêmes (à cause de l¹adage selon lequel la fin justifie les moyens, elles n¹auraient pas pris garde de se donner les moyens prédisant leur fin déclarée), ou échouant dans leur territoire d¹expérience loin de leurs espérances et de leurs ambitions (dans un environnement ignoré), ou qu¹elles aient été davantage protectionnistes (donc moins ouvertes que les concurrences pour absorber le monde), ou encore trop coercitives pour devenir finalement exemplaires (donc restant inimitables), voire plus attaquées et moins armées donc vaincues, ou encore qu¹elles n¹aient jamais existé. Après l¹humanisme, le déluge : qu¹il emporte la queue néo-libérale de la comète humaniste hideuse et réjouissons-nous d¹en pleurer plutôt que chercher la morale. Fin de la déclaration universelle des droits de l¹homme. La déclaration plurivers des droits de l¹autre* c¹est ici et maintenant là et partout et sans majuscule. L¹au-delà de l¹humain / non humain qui ne pose plus la question de l¹inhumain. Par delà le mal et le bien se trouve une qualité singulière du particulier et du général que tout être et objet, étant en commun autre chose, ne puisse soustraire à un autre d¹exister ici et ailleurs, tout le temps ou jamais. Tu sais pas, je le dis ; je sais pas, tu le dis ; tu dis rien ; je vois. Voyons l¹autre. Moi / non moi je suis pour toi / non toi l¹autre / non l¹autre, ici / non ici à la fois là / non là, tandis que loin de sombrer dans la folie j¹adviens de l¹énigme pluriverselle, ma joie de vivre bientôt retrouvée, sans lénifier, sur la terre comme tout autre mutée, mon autre toi onearth... Ainsi va la vie surterre. Aliette G.Certhoux (avril 2006) < n e t t i m e - f r > Liste francophone de politique, art et culture liés au Net Annonces et filtrage collectif de textes. <> Informations sur la liste : http://nettime.samizdat.net <> Archive complèves de la listes : http://amsterdam.nettime.org <> Votre abonnement : http://listes.samizdat.net/sympa/info/nettime-fr <> Contact humain : nettime-fr-owner@samizdat.net